Tout au long des libérations du premier trimestre 1945, les Alliés découvriront ainsi plusieurs milliers de camps de concentration, comme si l’Allemagne n’était plus qu’un immense territoire-camp.
Pour la déportée, cette menace du kommando est permanente et c’est toujours avec angoisse qu’elle reçoit une nouvelle affectation.
Car, sous le nom de « kommando » se cachent d’autres « destinations » beaucoup plus inquiétantes que l’usine, la mine, le chantier : kommando du ciel (chambre à gaz et cheminée du crématoire), transport noir, kommando sanatorium ou kommando de convalescence (camp où l’on abandonne les malades sans soins, les valides sans nourriture jusqu’à ce qu’ils s’éteignent), Bergen-Belsen, camp où l’on pratique les piqûres de benzine dans le cœur ou l’empoisonnement pur et simple comme au « camp de jeunesse » de Ravensbrück, enfin kommandos fictifs, kommandos Mittverda de Ravensbrück (Mittverda n’a jamais existé) : les déportées sont chargées sur des camions, embarquent parfois dans des wagons, roulent quelques heures et descendent au point de départ pour être dirigées vers une chambre à gaz.